Carte grise barrée : Qui doit envoyer à la préfecture ?

Un simple trait de stylo, et tout bascule : la carte grise barrée n’est pas seulement un papier griffonné, mais le sésame qui fait foi lors d’une vente automobile. Les idées reçues pullulent, la confusion s’installe vite dès qu’il s’agit de transmettre ce document à la préfecture. Qui doit s’en charger ? Le vendeur, l’acheteur ? Un détail en apparence, mais qui peut coûter cher si l’on s’y prend mal.

Comprendre le rôle de la carte grise barrée lors d’une vente

La carte grise, aussi appelée certificat d’immatriculation, tient lieu de véritable passeport pour votre voiture. Lorsqu’une vente de véhicule se profile, ce document devient le pivot du changement de propriétaire. Le propriétaire du véhicule, celui qui cède sa voiture, doit barrer la carte grise d’un large trait oblique. Ce geste, bien plus qu’une formalité, rend le document immédiatement inutilisable pour circuler.

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Ce n’est pas un simple réflexe administratif. L’acquéreur repart avec une carte grise barrée portant la mention « vendu le… » ou « cédé le… », la date et l’heure précises, ainsi que la signature de l’ancien propriétaire. À la clé, la certitude que la transaction ne s’est pas déroulée dans l’ombre. La carte grise barrée verrouille l’ancien certificat d’immatriculation, empêchant toute réutilisation frauduleuse. Ce passage obligé, imposé par la loi, marque le coup d’envoi du véritable changement de titulaire.

Mais la carte grise barrée ne voyage pas seule. Elle s’accompagne du certificat de cession. Ces deux pièces forment le duo indispensable pour officialiser le changement de titulaire. Sans elles, impossible d’obtenir un nouveau certificat d’immatriculation. Détrompez-vous, la carte grise barrée n’est pas une simple formalité : elle protège autant le vendeur que l’acheteur contre toute contestation future. Une fois remise à l’administration, le transfert de propriété prend toute sa légitimité.

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À quel moment et comment barrer correctement la carte grise ?

Le barrage de la carte grise intervient pile au moment de la vente. Pas avant, pas après : c’est à l’instant exact où le véhicule change de main que tout doit être consigné. Cette rigueur protège l’ancien titulaire en cas d’infraction commise après la vente. Antidater ou oublier ce geste, c’est s’exposer à des complications administratives et, parfois, à des déconvenues bien concrètes.

Pour barrer la carte, optez pour un stylo indélébile et tracez une diagonale qui traverse le certificat d’immatriculation. Pas question de bâcler l’opération : la mention « vendu le » ou « cédé le » doit figurer, accompagnée de la date et de l’heure précises où les clés changent de poche. La signature du vendeur est aussi obligatoire. Sans elle, le document perd toute valeur.

En bas du certificat figure le coupon détachable. Ce morceau doit être soigneusement complété puis remis à l’acquéreur. Il lui permettra de rouler légalement pendant un mois, le temps d’obtenir un nouveau certificat d’immatriculation.

Si la carte grise a fait l’objet d’un duplicata, rien ne change : la procédure reste identique. Attention, une carte grise barrée ou raturée sans respecter ces règles peut entraîner un refus catégorique du dossier par les services administratifs.

Voici les étapes à respecter pour barrer correctement la carte grise :

  • Tracer une diagonale sur le certificat d’immatriculation
  • Inscrire de façon lisible la date et l’heure de la cession
  • Signer le document
  • Détacher le coupon et le remettre à l’acquéreur

Qui doit transmettre la carte grise barrée à la préfecture : vendeur ou acheteur ?

Les démarches concernant la carte grise barrée continuent de prêter à confusion, même chez les plus habitués aux transactions automobiles. Lors d’une vente de véhicule, une question revient sans cesse : qui, du vendeur ou de l’acheteur, doit faire parvenir ce document à l’administration ?

Depuis la généralisation des démarches en ligne, la déclaration de cession du véhicule se fait désormais sur le site de l’ANTS. Concrètement, le certificat d’immatriculation barré ne s’envoie plus par courrier à la préfecture. Pourtant, le doute persiste. Le vendeur est chargé de remplir la déclaration de cession dans un délai de 15 jours. Il doit renseigner les coordonnées de l’acheteur et transmettre un code de cession à ce dernier. Ce code s’avère indispensable pour sécuriser la demande de changement de titulaire.

Pendant ce temps, la carte grise barrée reste précieusement entre les mains de l’acheteur. Elle fait partie des pièces exigées, avec le certificat de cession (cerfa 15776*02), pour obtenir un nouveau certificat d’immatriculation.

Voici ce que la procédure impose désormais :

  • Le vendeur effectue la déclaration de cession en ligne.
  • L’acheteur conserve la carte grise barrée pour constituer son dossier d’immatriculation.
  • Il n’y a plus d’envoi postal de la carte grise barrée à la préfecture.

C’est donc la déclaration de cession qui fait foi auprès des autorités. La carte grise barrée accompagne l’acquéreur jusqu’au bout du processus, jusqu’à l’émission d’un nouveau certificat à son nom.

Les risques en cas de non-respect de la procédure et conseils pratiques

Négliger une étape dans la gestion de la carte grise barrée peut entraîner une série d’ennuis administratifs et financiers. Ignorer la procédure expose à des contraventions : l’acheteur comme le vendeur risquent une amende de 135 euros si le véhicule circule sans certificat à jour, voire davantage si la situation perdure.

Lors d’un contrôle routier, présenter une carte grise véhicule non conforme peut entraîner l’immobilisation immédiate du véhicule. Les forces de l’ordre ne font aucune concession lorsque le nom sur le certificat ne correspond pas à celui du conducteur. Si les documents originaux manquent, la demande de nouvelle carte grise se complique considérablement. Obtenir un duplicata de la carte grise implique alors de produire une copie de la carte grise, une pièce d’identité et un justificatif de domicile en cours de validité.

Quelques précautions valent mieux qu’un long parcours administratif. Conservez systématiquement tous les documents de cession. Remettez toujours la carte grise barrée en main propre lors de la transaction. Vérifiez scrupuleusement la mention « vendu le » et la date. L’acquéreur dispose d’un mois pour mettre à jour le certificat d’immatriculation. Passé ce délai, le risque d’être sanctionné augmente, notamment lors d’un contrôle technique ou pour toute démarche ultérieure auprès de l’administration.

Au final, un coup de stylo trop hâtif ou une formalité oubliée peut transformer la vente d’un véhicule en parcours d’obstacles. Mieux vaut soigner chaque étape, car le moindre écart se paie comptant, parfois longtemps après la signature du certificat.

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